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Retour sur le pic de secheresse du mois de Juillet !

Un rapide retour sur les épisodes de sécheresse qui ont frappé les départements de l’Aube, de l’Yonne et de la Côte d’Or au cours de ce mois de juillet.

 

Mais au fait, qu'est ce que c'est, une sécheresse ?

La sècheresse est un évènement climatique exceptionnel, mais naturel, caractérisé par un déficit en eau sur une période plus ou moins longue, qui dépend fortement des conditions locales (climat, type de végétation, etc.) ». (EauFrance)

 

 

Avec cette définition nous comprenons qu’il peut exister plusieurs « types » de sècheresse :

  • La sècheresse météorologique, résultat d’un déficit prolongé et prononcé de précipitations ;
  • La sècheresse agricole,  lorsque le sol présente une faible humidité entrainant l’arrêt de la croissance végétale et la baisse des rendements ;
  • La sècheresse hydrologique, lorsque le niveau d’eau dans les cours d’eau et les milieux aquatiques et humides est particulièrement bas ;
  • La sècheresse des eaux souterraines, lorsque le niveau des nappes n’est plus assez élevé.

 

On comprend donc que la sècheresse est un phénomène physique ayant des conséquences sur l’environnement, l’agriculture, l’économie, les loisirs, l’alimentation en eau potable… Elle dépend donc du contexte de l’endroit où l’on se trouve et des décisions d’exploitation de la ressource en eau. L’impact de la sècheresse sera d’autant plus important que l’écart entre la disponibilité en eau du milieu et la demande en eau de l’homme sera grande.

 

Alors que s'est-il passé cet été ?

Tout d’abord il a y eu de faibles précipitations durant les mois de juin (30 mm) et juillet (13 mm), ce qui a entraîné une baisse naturelle du débit des cours d’eaux. Ainsi, le débit de plusieurs rivières est passé sous le seuil de crise, d’où la mise en place d’arrêtés  sècheresse :

 

 

Mais un autre facteur est également à prendre en compte : la recharge des nappes. Cette recharge s’effectue principalement durant les mois pluvieux et froids de l’année quand l’évapotranspiration et les besoins en eau de la végétation sont faibles, c’est-à-dire en automne-hiver. Si l’hiver a été peu pluvieux, il se peut que les nappes se soient peu rechargées ; mais si les précipitations ont été importantes … il se peut que les nappes se rechargent peu également ! Cela peut s’expliquer par des orages violents, ne laissant pas le temps à l’eau de s’infiltrer et générant du ruissellement et par l’occupation du sol qui retient peu l’eau (zones artificialisées et sol nu). Pour pallier à ce problème, les techniques agricoles et l’aménagement du territoire sont les deux principaux leviers.

 

En effet les prairies, qui sont pourtant d’excellentes zones tampons-éponges, ont vu leur surface régresser depuis plusieurs décennies. Nos cours d’eau jadis sinueux ralentissaient l’eau des rivières et permettaient une recharge plus efficace de nos nappes phréatiques par infiltration de l’eau dans le sol. En raison de nos cours d’eau recalibrés et linéarisés par l’aménagement du territoire, l’eau prend de la vitesse et termine sa course en aval bien plus vite qu’auparavant, ne laissant que peu de temps aux nappes pour s’alimenter.

 

Vous l’aurez compris, la sècheresse est un phénomène naturel qui reste handicapant : mais des solutions existent à l’échelle du bassin versant pour que l’eau tombée en hiver soit disponible en été (et ainsi limiter les phénomènes de sécheresse) : reconversion de cultures en prairies, reméandrage des cours d’eau, prise en compte des zones humides dans les P.L.U, limiter l’urbanisation des prairies et des milieux naturels aquatiques… De plus, plusieurs gestes simples peuvent également être adoptés au quotidien pour minimiser sa propre consommation : la Préfecture de la Côte d’Or met à disposition le guide téléchargeable ci-dessous, résumant les bons gestes à avoir en période de sècheresse (mais pas que !)

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plaquette_economiser-eau_20190712.pdf
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